La Chapelle du château de Versailles

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Edouard Vuillard
La Chapelle du château de Versailles
entre 1917 et 1919
peinture à la colle, sur papier marouflé sur toile
H. 96,0 ; L. 66,0 cm.
Donation sous réserve d'usufruit Jacques Laroche, 1947
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Edouard Vuillard
La Chapelle du château de Versailles
entre 1917 et 1919
peinture à la colle, sur papier marouflé sur toile
H. 96,0 ; L. 66,0 cm.
Donation sous réserve d'usufruit Jacques Laroche, 1947
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Edouard Vuillard (1868 - 1940)
Oeuvre non exposée en salle actuellement

Ce tableau serein et apaisé est paradoxalement né du premier conflit mondial. En pleine tourmente, Vuillard trouve dans l'exaltation du classicisme versaillais un moyen de conjurer l'adversité des temps et de placer son propre travail dans la continuité d'une certaine sensibilité spécifiquement française. Par ce biais, l'artiste affiche également un sentiment national très affirmé, puisque Versailles avait vu en 1871 la proclamation de l'Empire allemand.
Le sujet précis du tableau fut fourni par un concert organisé par la Société des Amis des Cathédrales auquel Vuillard assiste en juin 1917, et où furent jouées des oeuvres de Du Mont, Lalande et Rameau. C'est le souvenir de l'osmose parfaite entre ce répertoire et l'architecture que Vuillard entend louer. Pour ce faire, il ne laisse rien au hasard, dessinant sur son programme des éléments du décor architectural et sculpté visibles de la tribune, détaillant notamment le relief de Claude Poirier, La Présentation de Jésus au temple. Cette célébration n'aurait pas été complète sans une présence féminine. Elle est ici incarnée par une jeune femme vue de dos dont la spectaculaire chevelure rousse et dorée irradie le bleu de sa robe, et anime la gamme gris-mauve de l'ensemble. A l'extrême droite de la composition, l'autre bleu d'un uniforme d'infanterie, horizon celui-ci, rappelle tout le prix de cet instant harmonieux volé au fracas du monde.