La Femme aux gants

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Henri de Toulouse-Lautrec
La Femme aux gants
1890
huile sur carton
H. 54,0 ; L. 40,0 cm.
Don Société des Amis du Louvre, 1953
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Stéphane Maréchalle
Henri de Toulouse-Lautrec
La Femme aux gants
1890
huile sur carton
H. 54,0 ; L. 40,0 cm.
Don Société des Amis du Louvre, 1953
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Franck Raux
Henri de Toulouse-Lautrec (1864 - 1901)
Oeuvre non exposée en salle actuellement

Ce portrait est typique des "études" que Lautrec peint en plein air, dans le jardin du père Forest à Montmartre, vers 1888-1891. Il use à chaque fois de la même gamme de couleurs et utilise la technique brillante et rapide de la peinture à l'huile sur carton, diluée avec de l'essence de térébenthine. Du modèle, on ne connait que le nom, Honorine Platzer. Lautrec lui porte une prédilection certaine puisqu'il la fait poser à trois reprises dans ce jardin.
Saisie presque malgré elle, le regard ailleurs, la jeune femme semble ignorer le peintre. L'élégant profil de son fin visage apparaît derrière une voilette nouée à son immense chapeau. Vêtue d'un manteau à collet et à manches bouffantes, elle tient dans sa main droite gantée une ombrelle, détail qui souligne toute la dignité de son maintien.
La femme aux gants est probablement l'un des portraits où Lautrec est le plus proche des impressionnistes, qui peignaient le plus souvent en plein air, avec des coloris éclaboussés de soleil. Mais, si les impressionnistes traquent le passager, l'éphémère dans les effets de lumière, et ne s'attardent pas à la physionomie dans ce type de portrait, Lautrec, à l'inverse, fait abstraction du changeant pour atteindre la personnalité profonde de ses modèles.
La chevelure blond-roux d'Honorine se mêlant aux tons chauds de son chapeau, le graphisme puissant et la douce coloration de son visage, la douceur des lignes qui dessinent son corps et ses vêtements... tout concourt ici à souligner la dignité et la distinction de la jeune femme.