Le Cercle de la rue Royale

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James Tissot
Le Cercle de la rue Royale
1866
huile sur toile
H. 175 ; L. 281 cm avec cadre H. 215 ; L. 321 ; EP. 12 cm avec cadre ; pds. 93 kg.
Achat, 2011
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
James Tissot
Le Cercle de la rue Royale
1866
huile sur toile
H. 175 ; L. 281 cm avec cadre H. 215 ; L. 321 ; EP. 12 cm avec cadre ; pds. 93 kg.
Achat, 2011
© Musée d'Orsay / Sophie Crépy
James Tissot
Le Cercle de la rue Royale
1866
huile sur toile
H. 175 ; L. 281 cm avec cadre H. 215 ; L. 321 ; EP. 12 cm avec cadre ; pds. 93 kg.
Achat, 2011
© Musée d'Orsay / Sophie Crépy
James Tissot (1836 - 1902)
Oeuvre non exposée en salle actuellement

Cet imposant portrait de groupe commandé à Tissot à la fin du Second Empire, nous permet de pénétrer l'intimité du Cercle de la rue Royale, club masculin fondé en 1852. Chacun des douze modèles a versé 1000 francs pour sa réalisation, le propriétaire final devant être désigné par tirage au sort. C'est le baron Hottinger, assis à droite sur le canapé, qui l'emportera. Le tableau est resté dans sa famille jusqu'à son acquisition par le musée d'Orsay.
Parmi les personnalités les plus notables du groupe figurent le marquis de Galliffet, futur opposant féroce à la Commune de 1871, accoudé sur la droite à un fauteuil dans lequel est assis le prince Edmond-Melchior de Polignac. Debout à l'extrême droite se trouve Charles Haas, dont Marcel Proust s'inspirera des années plus tard pour le personnage de Swann dans A la recherche du temps perdu.
Fils d'un marchand de mode et d'une modiste, Tissot a toujours accordé dans sa peinture une attention particulière aux vêtements. Le Cercle de la rue Royale lui offre toutes les opportunités d'exprimer cet intérêt et de faire preuve d'une extrême précision qui semble vouloir rivaliser avec la photographie. Costumes et accessoires rendus avec force détails témoignent des goûts de l'aristocratie des années 1860 tout en rappelant le statut social de ces hommes saisis dans un cadre prestigieux.
La scène se déroule en effet sur l'un des balcons de l'hôtel de Coislin qui domine aujourd'hui encore la place de la Concorde. Fiacre et promeneurs que l'on aperçoit à travers la balustrade rendent l'animation de la place, tandis qu'au-dessus des arbres l'on distingue les toits du Palais de l'industrie, construit pour l'Exposition universelle de 1855 et aujourd'hui disparu.
Comme à son habitude, Tissot semble vouloir jouer dans différents registres en mêlant plusieurs références artistiques. Il est fidèle à la leçon ingresque, proche des futurs impressionnistes, et il s'affranchit de la tradition française en situant ce portrait de groupe à l'extérieur, à la manière des conversation pieces britanniques.
Exemple majeur de la modernité de Tissot, emblématique de l'atmosphère intellectuelle et mondaine de l'époque, cette oeuvre participe de la reconnaissance du jeune peintre qui s'affirme comme l'un des portraitistes les plus talentueux de sa génération.