Les Foins

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Jules Bastien-Lepage
Les Foins
1877
huile sur toile
H. 180 ; L. 195 cm autre dimension H. 209 ; L. 225 ; P. 18 cm (Cadre de voyage-Caisson de conservation)
Achat, 1885
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Jules Bastien-Lepage
Les Foins
1877
huile sur toile
H. 180 ; L. 195 cm autre dimension H. 209 ; L. 225 ; P. 18 cm (Cadre de voyage-Caisson de conservation)
Achat, 1885
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Jules Bastien-Lepage (1848 - 1884)

"Petit-fils de Millet et de Courbet" selon Zola, Jules Bastien-Lepage s'est fait une spécialité des scènes agrestes, loin des mièvreries pastorales dont le Salon abondait. Les foins suscita l'enthousiasme de Zola, qui y voyait le chef d'oeuvre du naturalisme en peinture.
On est en effet loin de la Sieste de Millet. L'artiste traduit à son tour, avec force, l'épopée des campagnes françaises, et dépeint les paysans dans leur simplicité comme dans leur accablement : la jeune femme assise au premier plan porte sur son visage une expression hagarde, marquée par l'épuisement. La scène est inspirée d'un poème :
"Sur un tas d'herbes fraîches ayant fait sa litière,
Le faucheur étendu dort en serrant les poings.
Assise près de lui, la faneuse hâlée
Rêve les yeux ouverts, alanguie et grisée [...]."
On peut mesurer à quel point le tableau va au delà de ce texte anodin. Il remporte d'ailleurs un vif succès au salon de 1878. La composition en est audacieuse, photographique : la ligne d'horizon est inhabituellement haute, laissant les foins éponymes "ressemblant à une étoffe d'un jaune très pâle et tissés d'argent", occuper l'essentiel de la toile. Ces effets de perspective accélérée, la palette claire, le cadrage rapproché sur les personnages constituent, au sein même du naturalisme, des signes de modernité.

Niveau médian, Salle 58