Les Lilas

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Edouard Vuillard
Les Lilas
vers 1899
peinture à la colle sur toile
H. 240,0 ; L. 154,5 cm.
Achat, 2009
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Edouard Vuillard
Les Lilas
vers 1899
peinture à la colle sur toile
H. 240,0 ; L. 154,5 cm.
Achat, 2009
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Edouard Vuillard (1868 - 1940)
Niveau médian, Pavillon amont

Fidèle au précepte du groupe des Nabis, fondé en 1888 et auquel il appartient aux côtés de Maurice Denis, Paul Sérusier, Pierre Bonnard ou Ker-Xavier Roussel, Edouard Vuillard continue, après la dispersion du mouvement autour de 1900, à rechercher "des murs à décorer". Cette ambition se réalise le plus souvent dans le cadre de commandes de décors privés. C'est le cas des Lilas.
Amis du peintre avec lequel ils voyagent en Espagne en 1901, les princes Emmanuel et Antoine Bibesco s'adressent à Vuillard pour décorer leur appartement parisien. Les lilas reflètent le milieu raffiné de ses commanditaires, amis de Marcel Proust. En effet, Vuillard y met en scène ses amis proches comme Misia Natanson, muse des Nabis, épouse du directeur de l'avant-gardiste Revue blanche, tandis que sur la gauche figurait dans un premier temps le peintre nabi Félix Vallotton.
La scène, brossée dans une matière mate due à la technique de la peinture à la colle, est baignée dans une lumière douce filtrée par les frondaisons, un motif prisé des impressionnistes. La position de Misia et le mouvement de son ample vêtement forment une arabesque au caractère décoratif.
Quelques années plus tard, Emmanuel Bibesco demande à Vuillard deux autres panneaux pour la salle à manger de son nouvel appartement. L'artiste peint alors L'allée et La meule, qui font également partie des collections du musée d'Orsay. Sans doute dans un souci d'harmonisation, Vuillard reprend alors Les lilas, remplaçant Vallotton par les deux personnages indéfinis que l'on peut observer aujourd'hui.