Les Muses

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Maurice Denis
Les Muses
1893
huile sur toile
H. 171,0 ; L. 137,5 cm.
Achat en vente publique, 1932
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Maurice Denis
Les Muses
1893
huile sur toile
H. 171,0 ; L. 137,5 cm.
Achat en vente publique, 1932
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Maurice Denis
Les Muses
1893
huile sur toile
H. 171,0 ; L. 137,5 cm.
Achat en vente publique, 1932
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Maurice Denis (1870 - 1943)
Niveau médian, Salle 72

Sous les traits de femmes en costume contemporain, Maurice Denis actualise un sujet emprunté à la mythologie classique, celui des muses inspiratrices des arts et de la science. Mais il le transforme profondément. Les muses sont dépourvues des attributs traditionnels qui permettent habituellement de les identifier.
On reconnaît, dans le groupe des trois femmes assises au premier plan, la figure de Marthe, que le peintre a épousée en juin 1893 et qui inspirera son art jusqu'à sa mort. Selon un procédé cher à l'artiste, elle est représentée deux fois : de profil en rouge et de dos sur la chaise. Maurice Denis a situé la scène sur la terrasse de Saint-Germain-en-Laye, ville où il a résidé toute sa vie. Les marronniers centenaires rythment la composition et lui donnent sa puissance décorative. La scansion des troncs d'arbres est le prétexte à des jeux de lignes verticales qui contrastent avec les courbes et les arabesques ornementales des branches, des feuilles jonchant le sol, des motifs et des plis des robes. Le jeu graphique des lignes et des entrelacs est renforcé par les coloris automnaux et irréels, apposés en aplats et cernés. L'espace, sans profondeur, est celui d'un "bois sacré", théâtre d'une révélation et d'une communication mystérieuse des personnages avec la nature et avec des puissances surnaturelles. Une énigmatique dixième muse à l'arrière-plan (alors qu'elles ne sont traditionnellement que neuf), le bras levé vers la clarté du ciel, vient nous en convaincre.