Les Rochers de Belle-Ile, la Côte sauvage

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Claude Monet
Les Rochers de Belle-Ile, la Côte sauvage
1886
huile sur toile
H. 65,5 ; L. 81,5 cm.
Legs Gustave Caillebotte, 1894
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Claude Monet
Les Rochers de Belle-Ile, la Côte sauvage
1886
huile sur toile
H. 65,5 ; L. 81,5 cm.
Legs Gustave Caillebotte, 1894
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Claude Monet
Les Rochers de Belle-Ile, la Côte sauvage
1886
huile sur toile
H. 65,5 ; L. 81,5 cm.
Legs Gustave Caillebotte, 1894
© RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Adrien Didierjean
Claude Monet (1840 - 1926)

"Je suis dans un pays superbe de sauvagerie, un amoncellement de rochers terrible et une mer invraisemblable de couleurs ; enfin je suis très emballé quoique ayant bien du mal, car j'étais habitué à peindre la Manche et j'avais forcément ma routine, mais l'Océan, c'est tout autre chose" (lettre de Monet à Gustave Caillebotte).
Belle-île, la plus grande des îles bretonnes, est restée peu visitée par les artistes et les écrivains du XIXe siècle. Monet, qui cherche à se confronter à des paysages différents, à d'autres atmosphères y réside du 12 septembre au 25 novembre 1886. Il se montre d'abord décontenancé par une nature peu facile à apprivoiser, le temps sans cesse changeant, les difficultés d'accès aux sites qui l'intéressent. Mais les falaises à pic, les surplombs vertigineux n'effraient pas l'artiste, qui plante son chevalet au bord du vide et se tient obstinément devant les motifs qu'il a choisis.
Monet consacre aux îles de Port-Domois cinq toiles, dont celle-ci. C'est la seule dans un format en largeur qui lui permet de donner plus d'ampleur au choc, à la bataille que se livrent les rochers et la mer. L'espace est suggéré par l'échelonnement des roches. L'horizon, placé très haut, laisse peu de place au ciel, selon les procédés de l'estampe japonaise qui se trouvent en affinité avec l'esthétique impressionniste. L'extraordinaire vibration atmosphérique marine est rendue à l'aide de couleurs intenses. Bleus, verts, violets parcourent une mer frangée de blanc, avec des touches plates et larges ou verticales, arrondies, en accents circonflexes, en virgules, agitées mais dominées. C'est une facture nouvelle, très différente de celle de la période normande de Monet, plus appropriée à cette île grandiose où tout échappe à l'homme.

Oeuvre non exposée en salle actuellement