Paysage

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Stanislas Lépine
Paysage
1869
huile sur toile
H. 30,0 ; L. 58,0 cm.
Legs Enriqueta Alsop au nom du Dr. Eduardo Mollard, 1972
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Stanislas Lépine
Paysage
1869
huile sur toile
H. 30,0 ; L. 58,0 cm.
Legs Enriqueta Alsop au nom du Dr. Eduardo Mollard, 1972
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Stanislas Lépine
Paysage
1869
huile sur toile
H. 30,0 ; L. 58,0 cm.
Legs Enriqueta Alsop au nom du Dr. Eduardo Mollard, 1972
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Stanislas Lépine (1835 - 1892)

Etant donné la position très basse de la ligne d'horizon dans ce Paysage, il est fort probable que Lépine se soit installé au fil de l'onde pour réaliser son tableau. Il suit ainsi l'exemple Daubigny qui, en 1857, fait aménager une barque en atelier afin de réaliser ses esquisses en pleine nature et selon des points de vue différents. Une telle position modifie l'organisation spatiale de la toile, puisqu'elle abaisse sensiblement le point de fuite.
La composition panoramique de Lépine est d'une rigueur exemplaire. Le premier plan est consacré à l'eau, la partie supérieure de la toile au ciel. De chaque côté, les berges et leurs reflets s'avancent en diagonale vers le point central à l'horizon.
Afin d'animer cette sévère géométrie, la partie gauche, plus sombre, s'interrompt avant d'atteindre le point central théorique. L'autre bord, plus varié mais aussi plus clair, reçoit la lumière du couchant qui détaille précisément cette zone. Dans la partie occupée par l'eau, quelques embarcations participent à l'échelonnement de l'espace, à la crédibilité de la perspective, loi fondamentale dans tout paysage depuis la Renaissance.
Mais si les lignes de la composition se conforment à la tradition, les couleurs, et la manière de les poser, s'éloignent des procédés classiques. La lumière ne vient plus unifier les surfaces mais, au contraire, elle isole des unités élémentaires qui ont leur propre couleur et leur propre ton. Ainsi, on repère dans les vaguelettes du premier plan de multiples nuances de bleu, mais aussi la présence de verts ou de bruns. Quant à la touche, posée de la pointe du pinceau, elle rend partout sensible la fugacité de l'instant.
Ce sont de tels tableaux que regarderont les futurs peintres impressionnistes, et à cette expérience encore hésitante, ils donneront quelques années plus tard des développements totalement novateurs.

Oeuvre non exposée en salle actuellement