Portail latéral de Notre-Dame

Eugène de Bassano
Portail latéral de Notre-Dame
vers 1843
épreuve sur papier salé à partir d'un négatif papier
H. 17,3 ; L. 21,2 cm.
Achat, 2007
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Eugène de Bassano (1806 - 1889)

Parallèlement à l'invention du daguerréotype en France, William Fox Talbot (1800-1877) met au point dès la fin des années 1830 un procédé photographique sur papier et le fait breveter en 1842, sous le nom de calotype ("belle image"). Face à la domination commerciale bientôt atteinte par le daguerréotype, son ambition est dans un premier temps esthétique.
Talbot se rend en France au printemps 1843 et tente d'y trouver des relais commerciaux pour son procédé. Par l'intermédiaire de la gouvernante française de ses enfants, le photographe anglais fait la connaissance du marquis Eugène de Bassano.
Entrepreneur parisien, fils du ministre des Affaires étrangères de Napoléon Ier, celui-ci se passionne pour l'invention de Talbot. Le 26 juin 1843, un accord est signé par les deux hommes. Bassano s'initie à la pratique du calotype et, en 1843, avec l'accord de Talbot, le marquis fonde la Société calotypique, dont l'objet est de réaliser et de vendre des photographies sur papier des grands monuments français.
La photographie du portail de Notre-Dame, avant la restauration de la cathédrale, est sans doute réalisée dans ce contexte. Elle porte en effet la mention de Sté Cpe. La qualité de cette image, sa profondeur, le velouté de la surface soulignent avec brio les caractéristiques du calotype rappellant l'esthétique de la gravure. C'est la raison pour laquelle les artistes préfèrent le procédé de Talbot au daguerréotype, dont la clarté et la précision dérangent la sphère académique.
Cette vue du Portail latéral de Notre-Dame témoigne d'un épisode encore mal connu de l'histoire de la photographie, entre l'Angleterre et la France, autour de l'invention de la photographie sur papier.

Oeuvre non exposée en salle actuellement