La recherche de provenance

Alfred Sisley
Allée de peupliers aux environs de Moret-sur-Loing, 1890
Musée d'Orsay
Œuvre retrouvée en Allemagne après la seconde guerre mondiale et confiée à la garde des musées nationaux en 1951
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
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La recherche de provenance, de quoi s’agit-il ?

La recherche de provenance désigne les enquêtes historiques qui cherchent à connaître la succession des différents propriétaires d’une œuvre entre sa création et son acquisition, ou son projet d’acquisition, par le musée. Elle permet ainsi de mieux comprendre l’œuvre, son statut, son rayonnement, son histoire.
Mais elle répond aussi à des exigences éthiques et réglementaires, et vise en particulier à s’assurer que l’œuvre n’a pas été spoliée à son propriétaire légitime pendant la période qui va de l’instauration du régime nazi en Allemagne à la fin de la Seconde Guerre mondiale, de 1933 à 1945. 


La recherche de provenance s’est considérablement développée dans les dernières décennies, grâce à une véritable prise de conscience collective de ses enjeux par tous les acteurs concernés. Elle est devenue une discipline et un métier à part entière, enseignés à l’université dans certains pays, faisant en France l’objet de formations pour les professionnels du patrimoine et du marché de l’art.

La recherche de provenance au musée d’Orsay

Conformément aux valeurs que porte l’établissement et aux normes déontologiques édictées par l’ICOM, les accords de Washington (1998), ou le ministère de la Culture, l’historique des œuvres fait l’objet d’une attention rigoureuse au musée d’Orsay. 
Pour les acquisitions de nouvelles œuvres, l’établissement a ainsi établi des protocoles stricts impliquant une série de consultations de fonds d’archives et de bases de référence, suivant les normes des pratiques professionnelles désormais en vigueur. Ainsi, la moindre suspicion de possession litigieuse entre 1933 et 1945 entraine un renoncement au projet d’acquisition.
Pour les œuvres entrées dans les collections qui deviendront celles du musée d’Orsay à son ouverture en 1986, un programme d’examen rétrospectif complet des historiques est en cours. 

Un conservateur référent coordonne les recherches de provenance et les questions qui leur sont liées au sein de l’ensemble de l’équipe scientifique, dont c’est la responsabilité de collective de porter ces recherches. Ces dernières se font avec l’appui important de la Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945 du ministère de la Culture, et en lien avec la Commission pour l’indemnisation des victimes de spoliations (CIVS).

Rechercher une provenance

Les historiques connus de toutes les œuvres figurent sur le catalogue en ligne des collections du musée. Ils sont régulièrement complétés et mis à jour. Si vous pensez détenir des informations sur certains historiques qui n’y figureraient pas, merci de contacter la conservation du musée (documentation.conservation@musee-orsay.fr), vous nous aiderez à rendre ces données les plus complètes possibles.

La bibliothèque du musée d’Orsay conserve une section consacrée à la recherche de provenance (voir la présentation des fonds) et aux spoliations des biens culturels pendant la Seconde Guerre mondiale. Le catalogue est accessible en ligne, et les ouvrages peuvent être consultés par chacun aux horaires d’ouverture de la bibliothèque.

Le site Rose-Valland du ministère de la Culture, fournit des outils de recherche et des liens relatifs à la recherche de provenance.

Des restitutions d'œuvres MNR

Le 26 juillet 2018, l’État a restitué aux héritiers de Gaston Lévy deux tableaux, La corne d’or, matin, de Paul Signac et Gelée blanche, jeune paysanne faisant du feu, de Camille Pissarro.
Ces deux tableaux avaient été volés pendant la dernière guerre par les forces d’Occupation, renvoyés en France en 1947, avant de disparaître. Ils avaient été saisis par les Douanes en 2000 et remis au musée d’Orsay. Les efforts conjugués des Archives diplomatiques, du Service des musées de France, du musée d’Orsay, et d’Agnès Sevestre-Barbé, conseil et mandataire des héritiers de Gaston Lévy, ont permis d’établir la provenance de ces œuvres dans la collection de ce dernier.

Communiqué de presse du ministère de la culture
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Le 29 octobre 2020, un dessin d’Ernest Meissonier, Joueurs d’échecs, été restitué aux ayants droit de Marguerite Stern, à qui il avait été volé pendant l’Occupation à Paris.

Communiqué de presse du ministère de la culture
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