Grands amateurs

Hommes de lettres, créateurs et interprètes des arts de la scène, figures du monde politique, scientifique  et des médias viennent évoquer leur passion pour les images des XIXe et XXe siècles et nous font entrer dans leur musée imaginaire, "nécessairement mental" (Malraux).

Laurent Fabius

Premier invité: Laurent Fabius, autour de son livre Le cabinet des douze (à paraître aux éditions Gallimard). L'auteur explique comment il a "voulu rassembler ici, comme dans un cabinet d'amateur, douze oeuvres – en réalité davantage – qui, tout en [le] touchant personnellement ont contribué et contribuent à "faire la France", à construire l'imaginaire de notre pays [...] des frères Le Nain à Soulages en passant notamment par Quentin de La Tour, Ingres, Monet, Matisse, Picasso...et Hergé.

 

Pr Patrice Debré, professeur d'immunologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Ambassadeur chargé de la lutte contre le VIH/sida et les maladies transmissibles

Du réalisme pompier à l'abstraction lyrique, l'arrière petit-fils du peintre académique Edouard Debat Ponsan (1847-1913) et fils du peintre Olivier Debré (1920-1999), nous introduit dans cette filiation artistique complexe. Il explique, de son point de vue, comment un tel héritage familial véhicule des visions contradictoires de l'art : entre vie bourgeoise et vie de bohème, entre peinture de convention et peinture de sensation, entre institution et indépendance de l'artiste.

 

Ménéhould de Bazelaire, directrice du patrimoine culturel d'Hermès, responsable  de la collection privée d'Emile Hermès

Petit-fils d'un artisan sellier parisien, entrepreneur visionnaire, amateur humaniste, créateur et collectionneur habité, Emile Hermès (1871-1951) fut un enthousiaste du beau, demeuré libre face aux diktats du goût de son temps. Sa personnalité et son esprit ont essaimé. Aujourd'hui, la signature du sellier, bien identifiée dans l'univers de la mode, reste profondément attachée à l'histoire de cet ancêtre (Thierry Hermès) sellier-harnacheur parti de Krefeld pour gagner Paris en plein âge romantique.
Comment cet héritage "non formulé" se trouve-t-il étroitement, secrètement lié à l'histoire de la marque ?