L'histoire de la photographie est liée à la réduction progressive du temps de pose. Dans les années 1840, le mouvement n'est pas et ne peut être représenté pour lui-même. Or, l'avènement du procédé négatif sur verre au collodion, en 1851, introduit la notion d'instantané, le temps de pose étant considérablement réduit. Ainsi, surgissent des représentations de mouvement. Vers 1878, l'utilisation du gélatino-bromure d'argent inaugure l'ère de l'instantané.
Les premières décennies de la photographie expriment donc, avec intensité, cette passion du mouvement qui anime le XIXe siècle, depuis les prises de vue suggestives d'un Louis Robert ou d'un Charles Nègre, réalisées au début des années 1850, jusqu'à la pratique de l'instantané telle qu'on la rencontre, à partir de 1889, chez Henri Rivière et Pierre Bonnard.