Exposition au musée

Cinquante ans de mélodrame (1825-1874)

Du 28 juin au 18 septembre 1994 -
Musée d'Orsay
Esplanade Valéry Giscard d'Estaing
75007 Paris
Plan & itinéraire

Dessins, lithographies, photographies, objets et statuettes font revivre au musée d'Orsay cinquante ans de mélodrame. Né sous la Révolution, ce genre, que l'on qualifie plus volontiers de drame dès 1825, domine, avec le vaudeville, la production théâtrale du XIXe siècle. Sous la Restauration, le mélodrame classique, par essence vertueux, se modifie : désormais en cinq actes et plusieurs tableaux, il emprunte au drame romantique et au roman-feuilleton ses couleurs sombres et certains thèmes comme l'adultère et la dénonciation des injustices sociales. Le comédien Frédérick Lemaître (1800-1876) transforma ainsi par son génie un médiocre mélodrame, L'Auberge des Adrets (1823), en un virulent pamphlet. Malgré un succès retentissant auprès du public, la pièce fut interdite. Les auteurs lui donneront une suite en 1834 : Robert Macaire.
Le terme "mélodrame" recoupe une grande variété de pièces. Certains théâtres reconstituent avec faste des épisodes militaires, certains auteurs adaptent leurs oeuvres, notamment Dumas avec son cycle des Mousquetaires (1845 et 1849), afin que le public retrouve sur scène les héros préférés de ses romans-feuilletons. Sous le Second Empire, apparaît le mélodrame judiciaire, dont Le Courrier de Lyon (1850) constitue le prototype.
La vogue de l'opérette est préjudiciable au mélodrame mais son déclin est enrayé par le très vif succès des Deux Orphelines (1874) de l'auteur dramatique Dennery (1811-1899).
Les représentations des mélodrames ont lieu dans des théâtres situés sur le boulevard du Temple. Autrement dit, c'est sur le fameux "boulevard du Crime" que s'épanouit le mélodrame. En effet, en 1823, on recense 151 702 crimes fictifs commis en vingt ans ! Les salles du boulevard du Temple, héritières des théâtres de la Foire, sont au coeur du Paris théâtral avant que le baron Haussmann n'en exproprie un grand nombre, en 1862. Toutes les couches de la population s'y retrouvaient chaque soir, dans une atmosphère magistralement restituée cent ans plus tard par Les Enfants du paradis (1945), de Marcel Carné.

L'exposition est maintenant terminée.

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