La discipline historique est présente au musée d'Orsay depuis sa préfiguration : musée d'art, Orsay est aussi un musée qui donne à voir dans la diversité de ses collections une époque de révolutions, politiques, économiques, sociales, médiatiques, artistiques. Dans la continuité de ce lien originel entre histoire et histoire de l'art et pour rendre compte de cette période fondamentale aujourd'hui, le musée d'Orsay a invité l'historien Pierre Singaravélou à concevoir le programme numérique "Les mondes numériques d'Orsay", en prélude à son programme de recherche et de conférences "Les mondes d'Orsay" (printemps 2021), qui propose de réinsérer les collections du musée dans un contexte mondial.
Pendant la durée du confinement, il proposera trois fois par semaine (mardi, jeudi et samedi) un commentaire d'œuvre célèbre ou méconnue, suivant la méthode de l'histoire mondiale. Apparaîtront ainsi les grands mouvements qui traversent un monde bien plus connecté qu'on ne le croyait - hier et aujourd'hui.
Pierre Singaravélou, Professeur d'histoire au King's College de Londres et à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, a principalement travaillé sur l'histoire de la colonisation et de la mondialisation aux XIXe et XXe siècles. Il a récemment publié Pour une histoire des possibles (Seuil, 2016, avec Q. Deluermoz), Tianjin Cosmopolis (Seuil, 2017), Le Monde vu d'Asie (Seuil, 2018), et co-dirigé avec S. Venayre L'Histoire du Monde au XIXe siècle (Fayard, 2017) et Le Magasin du Monde (Fayard, 2020).
Des centaines de peintres du monde entier - le Suisse Cuno Amiet, le Danois Mogens Ballin, l’États-unien Frederick Arthur Bridgman, le Néerlandais Meijer De Haan, l’Irlandais Roderic O’Conor, le Canadien Paul Peel, le Polonais Wladyslaw Slewinski, etc. – y séjournent dans les hôtels et les pensions comme celle tenue par Marie-Angélique Satre, dont Paul Gauguin réalise le portrait en 1889. Le maître du synthétisme puise ici son inspiration dans ses voyages exotiques, le folklore breton, la composition des estampes japonaises, et sa petite enfance latino-américaine. Le style de la statuette à gauche d’Angèle rappelle les objets précolombiens collectionnés par sa mère, d’origine créole péruvienne, avec qui il vécut quatre ans à Lima pour fuir le coup d’État de Louis Napoléon.
Gauguin se sent chez lui à Pont-Aven dans le village le plus cosmopolite du monde.
Pour en savoir plus :
- André Cariou, Pont-Aven et ses peintres. De la colonie artistique à l’Ecole de Pont-Aven, coop Breizh, 2016
- Luke Herrmann, “Pont-Aven: A haven for painters”, The British Art Journal, Vol. 14, No. 2, Autumn 2013.
- Béatrice Joyeux-Prunel, « ‘Les bons vents viennent de l’étranger’ : la fabrication internationale de la gloire de Gauguin », Revue d’histoire moderne et contemporaine, no52-2, 2005/2.