Inside Berthe Morisot · Peindre la vie moderne

Sous-titre
Scènes d'intérieur dans les collections du musée d'Orsay
Femmes d'Orsay
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« Je n'obtiendrai [mon indépendance] qu'à force de persévérance et en manifestant très ouvertement l'intention de m'émanciper », écrit Berthe Morisot en 1871.

Pour une femme de son milieu, cette émancipation commence par l'affirmation publique de son ambition de peintre professionnelle. Elle participe ainsi au Salon, exposition officielle alors annuelle, à partir de 1864. Surtout, à l'invitation d'Edgar Degas, mais contre l'avis de ses amis Édouard Manet et Pierre Puvis de Chavannes, elle décide de présenter des œuvres à ce qui deviendra la première exposition impressionniste en 1874.

Texte lié à la galerie

La première moitié des années 1870 est décisive. Morisot accorde alors à la figure une place centrale dans son œuvre.
Sa sœur et compagne de peinture, Edma, en est le modèle de prédilection. Elle pose aussi bien en extérieur qu'en intérieur. Il s'agit pour Berthe Morisot de peindre le monde qui l'environne tel qu'il est.
En 1876, dans un texte qui passe pour le manifeste de l'impressionnisme, le romancier et critique Edmond Duranty place au centre de ce qu'il définit comme « la nouvelle peinture » la représentation de la figure moderne dans un intérieur : « Notre existence se passe dans les chambres ou dans la rue », écrit-il.
C'est ainsi que la sphère domestique, qui relevait de la scène de genre, inférieure et méprisée, et constituait un sujet et un espace assignés aux femmes, est investie par les impressionnistes, en particulier Degas, Caillebotte, Cassatt, Morisot, Renoir et Monet au début de sa carrière. Chez Morisot, les personnages à la fois présents et absorbés dans leur rêverie confèrent une silencieuse poésie et une part de mystère à ces scènes de la vie moderne.


Extrait de la présentation détaillée de l'exposition « Berthe Morisot (1841-1895) » présentée du 18 juin au 22 septembre 2019 au musée d'Orsay (commissariat : Sylvie Patry, conservatrice générale, musée d'Orsay et Nicole R. Myers, conservatrice Lillian et James H. Clark de la peinture et de la sculpture européennes au Dallas Museum of Art).