Bibliothèque
/
François-Rupert Carabin
(1862 -
1932)
Niveau médian,
Salle 65
Artwork location
On sait l'importance du rôle tenu par les sculpteurs - Carriès, Dampt, Charpentier, etc. -, à la fin du XIXe siècle, dans le renouveau des Arts décoratifs. Le titre de pionnier revient à Carabin avec cette bibliothèque qui pourrait être aussi l'une des origines du regain de faveur pour la sculpture sur bois chez certains artistes de la fin du XIXe siècle.
La genèse du meuble est connue grâce à des notes manuscrites de l'artiste rédigées en 1915. La bibliothèque est commandée au début de 1889 par un amateur "pas bien riche d'argent mais large d'idées". Sa réalisation nécessite néanmoins beaucoup de temps et de moyens : "J'ai travaillé 11 mois à cette oeuvre et ai dépensé 3750 F... en partant du principe du cube (logique du bois), de l'asymétrie en reliant les lignes par des figures et des ornements puisés dans la nature. Un ouvrier ferronnier nommé Servat sans aucune connaissance d'art, mais très habile dans son métier, a exécuté sous ma direction les admirables ferrures". C'est donc véritablement un "chef-d'oeuvre", le terme étant pris au sens des artisans du passé, que Carabin présente, non sans fierté, dans son atelier pendant quelques jours en mars 1890. La même année, cette bibliothèque se voit refuser l'accès au Salon des Indépendants "sous prétexte que l'année suivante on pourrait y envoyer des pots de chambre". Mais en 1891, les Arts décoratifs sont enfin admis à un Salon annuel, en l'occurrence celui de la Société nationale des Beaux-Arts. Le meuble de Carabin figure alors parmi les oeuvres exposées lors de cette manifestation.
Le critique Gustave Geffroy a expliqué le symbolisme des diverses figures qui animent le meuble : "Près du sol, les figures... sont des figures de bassesse, des passions ennemies de l'intelligence, vaincues et rendues esclaves par le Livre. D'un côté, c'est l'Ignorance... De l'autre côté, des masques superposés : la Vanité, l'Avarice, l'Intempérance, la Colère, la Bêtise, l'Hypocrisie... En haut, l'oeuvre achève de prendre toute sa signification cérébrale par trois figures emblématiques... Une Vérité est au centre... A gauche et à droite, deux Lectures...".
La genèse du meuble est connue grâce à des notes manuscrites de l'artiste rédigées en 1915. La bibliothèque est commandée au début de 1889 par un amateur "pas bien riche d'argent mais large d'idées". Sa réalisation nécessite néanmoins beaucoup de temps et de moyens : "J'ai travaillé 11 mois à cette oeuvre et ai dépensé 3750 F... en partant du principe du cube (logique du bois), de l'asymétrie en reliant les lignes par des figures et des ornements puisés dans la nature. Un ouvrier ferronnier nommé Servat sans aucune connaissance d'art, mais très habile dans son métier, a exécuté sous ma direction les admirables ferrures". C'est donc véritablement un "chef-d'oeuvre", le terme étant pris au sens des artisans du passé, que Carabin présente, non sans fierté, dans son atelier pendant quelques jours en mars 1890. La même année, cette bibliothèque se voit refuser l'accès au Salon des Indépendants "sous prétexte que l'année suivante on pourrait y envoyer des pots de chambre". Mais en 1891, les Arts décoratifs sont enfin admis à un Salon annuel, en l'occurrence celui de la Société nationale des Beaux-Arts. Le meuble de Carabin figure alors parmi les oeuvres exposées lors de cette manifestation.
Le critique Gustave Geffroy a expliqué le symbolisme des diverses figures qui animent le meuble : "Près du sol, les figures... sont des figures de bassesse, des passions ennemies de l'intelligence, vaincues et rendues esclaves par le Livre. D'un côté, c'est l'Ignorance... De l'autre côté, des masques superposés : la Vanité, l'Avarice, l'Intempérance, la Colère, la Bêtise, l'Hypocrisie... En haut, l'oeuvre achève de prendre toute sa signification cérébrale par trois figures emblématiques... Une Vérité est au centre... A gauche et à droite, deux Lectures...".
Artiste(s)
auteur
Saverne, Bas-Rhin (67) (France) 1862 - Strasbourg, Bas-Rhin (67) (France) 1932
exécutant
- ferronnier
Paris (France) - Lieu d'activité : Paris (France) entre 1889 et 1891
Titre(s)
titre principal : Bibliothèque
titre principal : Bibliothèque
Date
1890
[Commandé par Henry Montandon, ingénieur, en 1889.]
Autres numéros d'inventaire
Numéro d'inventaire
OAO 872
Description
noyer, fer forgé
Dimensions
H. 290,0 ; L. 215,0 ; P. 83,0 cm.
Designation
mobilier
Inscription(s)
S.D.h.g. sur le parchemin déroulé : R Carabin 1890
Lieu de conservation
musée d'Orsay
- commandé à Carabin par Henry Montandon
- collection Mme Edmond Desnoyers de Biéville, fille du commanditaire
- collection Henri Desnoyers de Biéville, petit-fils du commanditaire
- 1969, vente publique, Paris, Hôtel Drouot, 8 décembre 1969, salle 14, n° 127 repr.
- collection Alain Blondel-Yves Plantin
- 1983, acquis par les Musées nationaux
- attribué au musée d'Orsay
Modalité d'acquisition
achat
Date d'acquisition
1983
- [sans titre] - atelier de Carabin - France, Paris, 1891
- Salon de la Société nationale des beaux-arts - palais du Champ-de-Mars - France, Paris, 1891, N°5
- L'oeuvre de Rupert Carabin : 1862-1932 - galerie du Luxembourg - France, Paris, 1974, N°1
- Art Nouveau Belgium-France - The Art Institute of Chicago - Etats-Unis, Chicago, 1976, n° 215
- Artiste / Artisan - musée des Arts décoratifs - France, Paris, 1977, n° 86
- Paris-Moscou 1900-1930 - musée national d'art moderne - France, Paris, 1979
- Anciens et Nouveaux : choix d'oeuvres acquises par l'Etat ou avec sa participation de 1981 à 1985 - Galeries nationales du Grand Palais - France, Paris, 1985-1986
- Prints in Paris 1900: From Elite to the Street - Van Gogh Museum - Pays-Bas, Amsterdam, 2017
Bibliographie générale
-
Alexandre, Arsène, Le Paris, "Chroniques d'aujourd'hui. Le chêne et le navet", Paris, [s.n.], 1890
-
Thiébaut, Philippe, Le Corps, "Le Corps allégorique - arts décoratifs", Paris, Hachette Education, 2011, p. 48
Catalogue d'exposition
-
Polevoj, Vadim Mihailovich (préf.) ; Martin, Jean-Hubert ; Naggar, Carole ; Sarabianov, Dimitri ; Iavorskaïa, Nina, Paris-Moscou 1900-1930, cat. exp. (Paris, musée national d'art moderne, du 31 mai au 05 novembre 1979), Paris, Centre national d’art et de culture G. Pompidou, 1979, n° 242
-
Lacambre, Geneviève ; Thiébaut, Philippe, Catalogue sommaire illustré des nouvelles acquisitions du Musée d'Orsay 1980-1983, cat. exp. (Paris, palais de Tokyo - site de création contemporaine, du 01 mars au 31 décembre 1984), Paris, Éditions de la Réunion des musées nationaux, 1983, p. 92, repr. p. 93, n° 385
-
Anciens et nouveaux : Choix d'oeuvres acquises par l'Etat ou avec sa participation de 1981 à 1985, cat. exp. (Paris, Galeries nationales du Grand Palais, du 05/11/1985 au 03/02/1986), Paris, Réunion des Musées Nationaux, 1985, n° 137
-
Grandjean, Gilles ; Fréchuret, Maurice, Charles Maurin. Un symboliste du réel, cat. exp. (Puy-en-Velay, Musée Crozatier, du 16 juin au 30 septembre 2006), Lyon, Fage éditions, 2006, fig. 22, pp. 55-57 (reprod. coul.)
-
Gaillemin, Jean-Louis, Design contre design, cat.exp. (Paris, Galeries nationales du Grand Palais, 26 septembre 2007-7 janvier 2008), Paris, Réunion des musées nationaux, 2007, p. 91
Catalogue(s) sommaires et catalogues raisonnés
-
Bascou, Marc ; Massé, Marie-Madeleine ; Thiébaut, Philippe, Musée d'Orsay. Catalogue sommaire illustré des arts décoratifs, Paris, Réunion des musées nationaux, 1988, p.47
Type d'objet
Matériaux et techniques
Détails
représentation végétale
figure
allégorie
groupe de figures
roseau
arbre
chêne
feuille
gland
racine
palmier
représentation animalière
souris
limace
serpent
sur côté gauche
représentation humaine
masque
symbole
avarice
colère
hypocrisie
sur côté droit
vice
accroupi
sur abattant
scène
debout
estampe
sur corniche
vertu
femme
nu
assis
en appui
livre
miroir
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