Le Poker
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Félix Vallotton
Le Poker
1902
huile sur carton
H. 52,5 ; L. 67,4 cm.
Don D. David-Weill, 1935
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay)
/ Hervé Lewandowski
Légende
Félix Vallotton,
Le Poker,
1902,
huile sur carton,
H. 52,5 ; L. 67,4 cm. ,
Don D. David-Weill, 1935,
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay)
/ Hervé Lewandowski
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Félix Vallotton
(1865 -
1925)
"Une grosse nouvelle et qui va bien vous surprendre : je vais me marier ; j'épouse une dame que je connais et apprécie depuis longtemps, une amie, veuve avec trois enfants. Elle possède une fortune suffisante à assurer son existence et celle des enfants ; joint à ce que je pourrai gagner, nous tournerons facilement. En plus la famille s'occupera des enfants et me sera, j'y compte, d'un puissant secours dans ma carrière ; ce sont de gros marchands de tableaux". Voilà de quelle manière, quelque peu cynique, Vallotton annonce au début de 1899 son prochain mariage avec Gabrielle Rodrigues-Henriques, fille d'Alexandre Bernheim. Le résultat de cette union de raison ne se fait pas longtemps attendre et Vallotton se trouve rapidement présenté sur les cimaises de la galerie de ses beaux-frères, Josse et Gaston Bernheim.
Jusqu'aux années 1902-1903, Vallotton peint de nombreux tableaux représentant sa femme et ses enfants, ainsi que divers parents de son épouse. Ici, Gabrielle joue aux cartes en compagnie, notamment de sa mère et de son oncle. Mais pourquoi, dans cette composition singulière, le sujet se trouve-t-il rejeté à l'arrière-plan, dans un lointain quasi-inaccessible ? Tout le premier plan est envahi par une table ovale vue en rabattement et une lampe aux dimensions extravagantes.
A cette époque, les relations entre Vallotton sa belle-famille commencent à se détériorer. Le peintre ne va d'ailleurs pas tarder à refuser résolument toute transaction avec ses beaux-frères. Jaugée par l'oeil incisif du peintre, cette scène semble alors justifier la remarque de John Klein analysant les rapports de Vallotton et de sa belle-famille : "Ces formulations naïves de son malaise se cristallisaient dans la distorsion de l'espace et dans l'extraordinaire attention qu'il portait aux meubles et aux décors" (Félix Vallotton, une rétrospective, 1992).
Jusqu'aux années 1902-1903, Vallotton peint de nombreux tableaux représentant sa femme et ses enfants, ainsi que divers parents de son épouse. Ici, Gabrielle joue aux cartes en compagnie, notamment de sa mère et de son oncle. Mais pourquoi, dans cette composition singulière, le sujet se trouve-t-il rejeté à l'arrière-plan, dans un lointain quasi-inaccessible ? Tout le premier plan est envahi par une table ovale vue en rabattement et une lampe aux dimensions extravagantes.
A cette époque, les relations entre Vallotton sa belle-famille commencent à se détériorer. Le peintre ne va d'ailleurs pas tarder à refuser résolument toute transaction avec ses beaux-frères. Jaugée par l'oeil incisif du peintre, cette scène semble alors justifier la remarque de John Klein analysant les rapports de Vallotton et de sa belle-famille : "Ces formulations naïves de son malaise se cristallisaient dans la distorsion de l'espace et dans l'extraordinaire attention qu'il portait aux meubles et aux décors" (Félix Vallotton, une rétrospective, 1992).
Oeuvre non exposée en salle actuellement
