Lustral
Paul Ranson
(1861 -
1909)
Niveau supérieur,
Galerie Françoise Cachin
Paul Ranson, qui appartient au groupe des Nabis, a développé un style original aux résonances symbolistes et ésotériques. En 1891, il réalise deux versions de Lustral, dont celle-ci, qui a appartenu à son ami Maurice Denis.
Excepté son titre énigmatique, cette oeuvre entre dans la catégorie des scènes de genre. On peut y contempler un nu féminin occupé à sa toilette. A ses pieds une éponge et un savon sont posés sur un tapis et voisinent avec un broc en céramique ornée. Ranson multiplie les détails donnant à cette scène un sens plus symbolique : le tissu qui se déploie tel un serpent au-dessus de la baigneuse, la présence de la fontaine à col de cygne avec sa vasque en forme de coquillage ou encore la fleur éclose sur le mur nous incitent à une lecture plus érotique. Les ablutions auxquelles se livre cette jeune femme sont celles de la purification, ce que confirme d'ailleurs le titre de l'oeuvre. Le terme lustral fait référence, par delà l'ésotérisme, à la mystique médiévale : l'eau lustrale est une eau censée purifier les âmes et chasser les démons. Elle est encore utilisée pour les baptêmes.
Ranson nous invite à assister, presque par effraction, à cette toilette intime. La gamme chromatique est réduite à une palette de verts et de bleus évoquant la nuit. Sur ce fond obscur, le corps brun orangé de la jeune femme ressort de manière insistante. Le peintre, passionné d'art décoratif, encadre son personnage d'arabesques et de motifs floraux. L'aplatissement volontaire des formes et le traitement simplifié de la couleur explique le surnom donné au peintre, "Le nabi plus japonard que le nabi japonard", une allusion à Bonnard.
Excepté son titre énigmatique, cette oeuvre entre dans la catégorie des scènes de genre. On peut y contempler un nu féminin occupé à sa toilette. A ses pieds une éponge et un savon sont posés sur un tapis et voisinent avec un broc en céramique ornée. Ranson multiplie les détails donnant à cette scène un sens plus symbolique : le tissu qui se déploie tel un serpent au-dessus de la baigneuse, la présence de la fontaine à col de cygne avec sa vasque en forme de coquillage ou encore la fleur éclose sur le mur nous incitent à une lecture plus érotique. Les ablutions auxquelles se livre cette jeune femme sont celles de la purification, ce que confirme d'ailleurs le titre de l'oeuvre. Le terme lustral fait référence, par delà l'ésotérisme, à la mystique médiévale : l'eau lustrale est une eau censée purifier les âmes et chasser les démons. Elle est encore utilisée pour les baptêmes.
Ranson nous invite à assister, presque par effraction, à cette toilette intime. La gamme chromatique est réduite à une palette de verts et de bleus évoquant la nuit. Sur ce fond obscur, le corps brun orangé de la jeune femme ressort de manière insistante. Le peintre, passionné d'art décoratif, encadre son personnage d'arabesques et de motifs floraux. L'aplatissement volontaire des formes et le traitement simplifié de la couleur explique le surnom donné au peintre, "Le nabi plus japonard que le nabi japonard", une allusion à Bonnard.