Projet d'un monument à Gambetta sur le pont de la Concorde

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Henri Paul Nénot
Projet d'un monument à Gambetta sur le pont de la Concorde
1884
aquarelle, plume et encres noire et rouge
H. 28,0 ; L. 69,0 cm.
Achat en vente publique, 1987
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Christian Jean
Henri Paul Nénot
Projet d'un monument à Gambetta sur le pont de la Concorde
1884
aquarelle, plume et encres noire et rouge
H. 28,0 ; L. 69,0 cm.
Achat en vente publique, 1987
© droits réservés
Henri Paul Nénot (1853 - 1934)

Né en 1838, Léon Gambetta est un homme politique majeur qui joua un grand rôle dans l'opposition au Second Empire, dans la défense de Paris en 1871, et dans la conquête des libertés républicaines. Sa mort prématurée en décembre 1882 suscita une vive émotion. Très rapidement apparaît l'idée d'élever un monument à sa mémoire. Dès mars 1883, un comité émet une souscription qui, relayée par le journal Le Temps, réunit 350 000 francs. Il lance sur cette base, en janvier 1884, un concours ouvert à tous les artistes. Les exigences sont minimes : le lieu comme la dimension de l'oeuvre sont laissés libres. Il est simplement stipulé que le monument doit réunir les idées de "défense nationale" et de "fondation de la République".
Henri Paul Nénot propose ici d'élargir le centre du pont de la Concorde pour y ériger son ouvrage : la statue de Gambetta se trouve, symboliquement, dans la perspective de la Chambre des députés. Plusieurs des candidats ont, du reste, pensé à la dresser devant ce bâtiment. Ainsi placé, le monument de Nénot complète le décor du pont, sujet polémique depuis de nombreuses années : sous la Monarchie de Juillet avaient été retirées douze statues d'hommes célèbres, trop lourdes pour la structure du pont.
L'architecte n'oublie pas d'intégrer sa composition dans le panorama parisien grâce à une splendide perspective prise à vol d'oiseau. La vue s'étend des tours de Saint-Clotilde jusqu'au Panthéon et Notre-Dame sur la rive gauche, esquisse le Louvre sur la rive droite et déroule la succession des ponts sur une Seine large et calme. Ce superbe dessin n'est cependant évoqué par aucun des critiques ayant rendu compte du concours. Fort occupé à cette époque par d'autres projets (Université de la Sorbonne, monument à Victor-Emmanuel II à Rome), Nénot a, peut-être, finalement renoncé à se présenter.

Oeuvre non exposée en salle actuellement