Portrait de Mme G.L.

Ce portait a été présenté par l’artiste au Salon de 1853. Le modèle est Palmira Maddalena Gertrude Leonardi (Rome 1823- ?), épouse du peintre. Alors âgée de 30 ans, elle apparaît en robe noire de deuil (quatre ans auparavant en 1849, le couple avait perdu deux filles). Hommage d’un artiste à son épouse, l’œuvre apparait aujourd’hui comme le témoignage d’un mariage particulièrement malheureux. En 1860, Le Gray voit son luxueux atelier parisien de portrait photographique mis en liquidation. Criblé de dettes, il abandonne femme et enfants et quitte Paris pour Marseille, où il embarque en juin 1860 à bord de la goélette d’Alexandre Dumas. Après un périple au Moyen-Orient, il s’établit définitivement en Égypte à l’hiver 1861.

La collection nationale de photographies du musée d’Orsay est l’un des fonds de référence sur les débuts de la photographie en France. Les épreuves positives et les négatifs de Gustave Le Gray qui y sont conservés en constituent l’un des ensembles majeurs. La pluridisciplinarité est au cœur du projet du musée depuis sa création. À ce titre, la question des liens entre peinture et photographie au XIX^e siècle forme l’un axes forts de la collection et de la politique d’acquisitions. Le Portrait de Madame G. L. a ainsi une place naturelle au musée d’Orsay. Il s’agit de l’une des rarissimes peintures de Le Gray aujourd’hui répertoriées, et de la première à entrer dans les collections publiques françaises. Au sein des collections du musée d'Orsay, ce portrait fait notamment écho à une autre acquisition récente, entrée par dation en 2019 : L'Impératrice agenouillée sur un prie-Dieu, modèle réalisé par Le Gray photographe à l’attention d’un autre peintre, Thomas Couture.