Intérieur d'artiste, coupe sur le cabinet de travail

François Garas
Intérieur d'artiste, coupe sur le cabinet de travail
1896
crayon, plume et encre, aquarelle et gouache sur papier
H. 62 ; L. 46,6 cm.
Achat, 2000
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
François Garas (1866 - 1920)
Oeuvre non exposée en salle actuellement

François Garas reste un architecte mystérieux, dans le panthéon artistique duquel on trouve aussi bien Baudelaire et Edgar Poe que John Ruskin, Richard Wagner, Jean Carriès ou Edouard Manet. Il obtient son diplôme en 1894 et expose ensuite régulièrement, jusqu'en 1914, des architectures utopiques au Salon de la Société nationale des Beaux-arts. Sa carrière débuta avec l'exposition Impressions d'architectes chez Le Barc de Bouteville en 1896, aux côtés de ses jeunes confrères Henri Sauvage, Henry Provensal et Gabriel Guillemonat. Cette manifestation, accompagnée d'un livret rageur de l'architecte Frantz Jourdain, veut en finir avec "l'asservissement cérébral produit par l'étude exclusive de l'Architecture grecque et romaine et par la connaissance unique de la Renaissance italienne". Ce dessin y figure, puis on le revoit la même année, exposé par la Société nationale des Beaux-arts, au sein d'un ensemble intitulé Intérieurs d'artiste.
A partir de 1897, Garas propose au Salon des projets toujours plus oniriques de "temples pour les religions futures" consacrés à Beethoven, Wagner, la Vie, la Mort ou la Pensée. Alors que ses compagnons de la première heure s'orientent vers la construction de logements sociaux, Garas continue dans la même voie chimérique puis disparait de la scène architecturale, sans avoir apparemment jamais construit.
Cet improbable cabinet de travail ressemble plutôt au laboratoire d'un alchimiste, et est parfaitement représentatif de ce courant ésotérique de l'architecture autour de 1900.